Le 28 août 2025, la coopérative ECAM, en partenariat avec le CIRAD et le projet RADiUS, a lancé une initiative innovante dans la localité de Méagui, en Côte d’Ivoire : la production de vivoplants de bananiers plantain destinés à renforcer la résilience des systèmes cacaoyers.

Une réponse agroécologique à une menace croissante

La maladie du Swollen Shoot représente aujourd’hui l’un des plus grands défis pour la cacaoculture ivoirienne. Elle provoque une baisse drastique de la production, entraînant à terme la mort des cacaoyers et la perte totale des parcelles contaminées. Chaque année, plus de 10 % des plantations de cacao du pays sont touchées, compromettant la durabilité de la filière et les revenus des producteurs.

Pour contrer cette menace, le projet RADiUS mise sur l’association des cacaoyers avec des bananiers plantain et du café dans des parcelles de démonstration. Ces cultures complémentaires jouent un double rôle :

  • Agroécologique, en constituant des haies pérennes qui limitent la progression de la maladie et en fournissant de l’ombrage aux jeunes cacaoyers.
  • Économique, en diversifiant les sources de revenus des producteurs grâce à la production de banane plantain et de café.

Premières réalisations concrètes

La coopérative ECAM a initié la production de vivoplants de trois variétés de plantain : SACI, Big Ebanga et Corne. D’ici octobre 2025, 3000 plants seront mis en terre sur 2 hectares, répartis en quatre parcelles de démonstration. Ces espaces serviront également de cadre de formation pour environ 1000 producteurs, sur un total de plus de 3000 membres de la coopérative.

Au-delà de l’introduction de matériel végétal sain et productif, l’initiative met l’accent sur de bonnes pratiques culturales : fertilisation adaptée, arrosage des jeunes plants pendant la saison sèche et gestes simples d’entretien visant à optimiser la productivité des bananiers.

Vers un cacao plus résilient et durable

L’activité marque le coup d’envoi des actions de terrain du projet RADiUS en Côte d’Ivoire, en collaboration étroite avec les producteurs. Elle illustre une démarche intégrée qui combine protection des cultures, diversification agricole et renforcement des capacités locales.

La prochaine étape est prévue pour octobre 2025 avec la mise en place effective des haies et le suivi technique des parcelles. Cet effort s’inscrit dans une dynamique plus large de transition agroécologique pour sécuriser les revenus des producteurs et sauvegarder la filière cacao face aux menaces sanitaires.